Les chiffres de la fin d’année confirment ce que les professionnels pressentaient : après quatre années de croissance ininterrompue, le marché de l’automobile d’occasion marque enfin une pause. Le ralentissement frappe surtout les modèles récents, tandis que les véhicules plus anciens tirent leur épingle du jeu. Au cœur de ce repli, plusieurs tendances se superposent : prix à la baisse, pénurie de véhicules neufs, engouement timide pour l’électrique d’occasion et inquiétudes liées à la fiabilité de certains blocs essence suralimentés. Les acheteurs, eux, reprennent la main : ils négocient, comparent, et se tournent volontiers vers des marques jadis jugées exotiques. L’heure est donc à l’observation attentive, car ce coup de frein, censé n’être que passager, pourrait rebattre durablement les cartes de la distribution et de la revente automobile.
- ⚠️ Fléchissement global : -1,1 % sur les dix premiers mois de l’année selon le bilan d’octobre 2025.
- 📉 Modèles de moins d’un an : -22 %, preuve du manque d’approvisionnement neuf.
- 🔋 Véhicules électriques : prix moyens en baisse de 8 %, mais volume d’échanges encore faible.
- 🚀 Progression des marques coréennes et japonaises : +3,5 % pour Hyundai/Kia ; +3 % pour Toyota.
- 💡 Opportunités d’achat accrues sur les berlines Renault, Peugeot et Citroën confrontées à la concurrence des SUV compacts étrangers.
Évolution récente des ventes de voitures d’occasion en France : chiffres, causes et conséquences
Les courbes de ventes attestent d’un recul sensible : moins de 483 750 transactions en octobre, contre 489 200 l’an passé. Ce tassement, modeste en apparence, inquiète néanmoins les distributeurs qui avaient misé sur une dynamique continue. Plusieurs raisons convergent. D’abord, la disponibilité des véhicules neufs reste limitée, ce qui réduit mécaniquement les reprises et, par ricochet, l’offre récente sur le marché secondaire. Par ailleurs, de nombreux foyers reportent leur projet d’achat à cause de la remontée des taux de crédit. Ce report touche surtout les citadines dernier cri, habituellement prisées pour leur garantie constructeur encore valide.
Le segment premium résiste mieux. BMW et Mercedes-Benz conservent leur audience grâce aux financements locatifs flexibles proposés en concession. À l’inverse, des modèles plus populaires comme la Renault Clio ou la Peugeot 208, très présentes dans les flottes de location courte durée, voient leurs volumes chuter. Les ventes de Citroën C3 se contractent aussi, la citadine souffrant d’une image moins valorisante face à la montée des small SUV importés.
Repères clés et tendances 2025
- 📊 Stock en ligne réduit : -12 % de véhicules disponibles sur les principaux portails d’annonces.
- 🔄 Rotation plus lente : 62 jours en moyenne contre 48 jours en 2024.
- 🎯 Recherche de fiabilité : l’intérêt pour Toyota Yaris, Volkswagen Golf 7 ou Ford Fiesta de dernière génération progresse.
- 📦 Diesel d’occasion toujours prisé pour les longs trajets malgré les ZFE.
- 💼 Professionnels : 57 % des transferts passent désormais par un garagiste ou un label constructeur.
| Marque | Variation 2024-2025 | Part de marché | Emoji tendance |
|---|---|---|---|
| Renault | -6,8 % | 18,4 % | 📉 |
| Peugeot | -7,1 % | 16,9 % | 📉 |
| Citroën | -6,5 % | 9,3 % | 📉 |
| Toyota | +3,0 % | 4,8 % | 🚀 |
| Hyundai/Kia | +3,5 % | 3,9 % | 🚀 |
Les observateurs voient là un glissement structurel : la fiabilité perçue et la consommation réelle deviennent des critères déterminants. Conscients de ces mutations, plusieurs grands groupes de distribution françaises lancent des labels garantis, s’inspirant des initiatives déjà décrites dans le concept Autosphere. La section suivante décortique l’impact direct de cette situation sur les prix.
Tendances de prix : la courbe s’infléchit enfin, mais pas partout
Depuis l’envolée observée post-Covid, beaucoup attendaient un retour à la normale. Les premières baisses sont enfin là : près de 10 000 € de différence en moyenne par rapport au pic de 2023 sur certains modèles diesel compacts, selon une analyse récente. La détente n’est toutefois pas homogène. Les citadines électriques restent chères, même si la décote s’accélère.
Cette évolution tient à plusieurs leviers : d’une part, l’arrivée sur le marché d’ex-locations longue durée ; d’autre part, les nouvelles incitations gouvernementales qui privilégient la conversion vers des modèles plus propres. Les consommateurs profitent désormais d’un terrain favorable pour négocier. Un vendeur particulier accepte plus volontiers un rabais de 4 % à 6 % sans perdre d’argent, signe que l’asymétrie entre offre et demande se réduit.
Décryptage par segment
- 💸 Citadines thermiques : baisse moyenne -7 %, Renault Twingo et Opel Corsa en tête.
- 🔌 Électriques compactes : décote rapide, coût d’entretien faible, mais anxiété liée à la batterie.
- 🚐 Utilitaires légers : rares, prix maintenus par la tension du e-commerce.
- ❤️ Coupés sportifs : stabilité, effet collection, Porsche et Audi TT résistent.
- ⛽️ SUV essence : encore surcotés, vigilance sur le bloc PureTech de certaines Peugeot ; voir la durée de vie du 1.2 PureTech avant d’acheter.
| Segment | Prix moyen 2024 | Prix moyen 2025 | Évolution | Emoji |
|---|---|---|---|---|
| Citadines | 11 200 € | 10 300 € | -8 % | ⬇️ |
| Compactes | 17 900 € | 16 850 € | -6 % | ⬇️ |
| SUV | 25 600 € | 25 000 € | -2 % | ↘️ |
| Électriques | 27 500 € | 25 200 € | -8 % | ⚡️ |
Le recul des tarifs attire de nouveaux profils d’acheteurs, notamment les jeunes actifs. Pour déterminer la juste valeur, les experts conseillent de croiser les cotes en ligne, les rapports d’historique et un guide tarifaire complet. En arrière-plan, les groupes financiers assouplissent leurs exigences : un crédit occasion s’obtient parfois sous 24 h, confirmant l’appétence des banques pour cette niche jugée rentable.
Pénurie de véhicules neufs : le domino qui ralentit tout le marché
Le ralentissement du neuf constitue la toile de fond. Le recul de 5,4 % des immatriculations de janvier à octobre décrypte la note négative publiée par le marché automobile français en difficulté. Quand moins de modèles sortent des usines, les reprises diminuent, et la chaîne d’occasion se grippe. C’est particulièrement visible pour Volkswagen : la Golf VIII, produite au compte-gouttes pour cause de pénurie de semi-conducteurs, reste rare sur le marché secondaire. Résultat : son prix d’occasion ne bouge quasiment pas.
Autre symptôme : les retours de leasing se décalent. Les clients prolongent leur contrat de six mois à un an, faute de véhicule neuf disponible. Cette prolongation assèche l’offre sur les modèles deux à trois ans d’âge, traditionnel vivier des concessionnaires indépendants.
Effets en chaîne observés
- 🚗 Rotation des stocks : baisse d’environ 20 % chez les marchands de périphérie.
- 🏭 Assemblages perturbés : retards de Mazda, Audi et Ford, notamment sur les hybrides rechargeables.
- 📈 Prix des VO récents sous tension, surtout sur Mercedes-Benz Classe A et BMW Série 1.
- 🛠️ Entretien préventif en hausse, autant pour conserver la garantie constructeur que pour repousser l’achat.
- 📦 Logistique : manque de porte-voitures disponibles, coût du transport +12 %.
| Âge du véhicule | Variation du stock | Prix moyen | Tendance |
|---|---|---|---|
| < 1 an | -22 % | 29 400 € | 📈 |
| 1-3 ans | -14 % | 24 800 € | 📈 |
| 4-7 ans | -5 % | 16 200 € | ➡️ |
| > 8 ans | +6 % | 9 500 € | 📉 |
Les analystes évoquent un retard à l’américaine : aux États-Unis, la rareté des pick-up neufs a fait bondir les tarifs des modèles âgés de deux ans. La France suit le même schéma pour les citadines et SUV compacts. L’Association des distributeurs estime qu’il faudra attendre le second semestre pour retrouver un flux normalisé. Cette projection alimente le débat sur l’électrification du parc, sujet traité dans la section suivante.
Véhicules électriques et hybrides : un frein provisoire ou un nouvel élan ?
Sous l’angle environnemental, le marché d’occasion joue un rôle stratégique. Un rapport publié par un think-tank français souligne que sans relai efficace de l’occasion, l’électrification du parc prendra quinze ans de retard. Aujourd’hui, l’offre reste embryonnaire : à peine 4 % des transactions totales concernent un véhicule 100 % électrique, même si la croissance atteint +28 % par rapport à 2024. Ce paradoxe s’explique aisément : un stock étroit de voitures disponibles se confronte à une demande encore modérée, refroidie par la question de la batterie.
Les acheteurs avisés se ruent pourtant sur les premières générations de Renault Zoe R110 ou Peugeot e-208 dont la garantie batterie s’étend sur huit ans. Ils profitent également de la prime à la conversion revalorisée, rendant certaines Zoe aussi abordables qu’une Clio diesel équivalente.
Kilométrage et autonomie : vraie ou fausse angoisse ?
- ⚡️ Capacité résiduelle : 85 % en moyenne après 80 000 km sur Zoe et Leaf.
- 🔋 Garantie constructeur jusqu’à 160 000 km ou huit ans pour la majorité des marques.
- ⛓️ Borne à domicile : coût d’installation moyen 1 200 €.
- 🎫 Carte de recharge publique : 0,35 € le kWh en offre classique.
- 💶 Fiscalité avantageuse sur la TVS pour les entreprises.
| Modèle | Autonomie WLTP | Prix moyen 2023 | Prix moyen 2025 | Écart |
|---|---|---|---|---|
| Renault Zoe R110 | 395 km | 17 800 € | 15 500 € | -13 % |
| Peugeot e-208 | 362 km | 22 900 € | 19 900 € | -13 % |
| Volkswagen ID.3 | 426 km | 28 700 € | 25 900 € | -10 % |
| BMW i3 | 310 km | 23 400 € | 20 700 € | -11 % |
À défaut de volume, la filière profite d’un certain regain de médiatisation. Les influenceurs automobiles multiplient les essais sur YouTube, ce qui rassure les hésitants. Dans la même veine, un média spécialisé révélait récemment une chute brutale du diesel, laissant entendre que l’électrique gagnera mécaniquement du terrain.
Le tableau change pourtant d’une région à l’autre. Dans certaines ZFE, la taxe de stationnement est quasi nulle pour un véhicule zéro émission, incitant à franchir le pas. À l’inverse, en zone rurale, le réseau de charge demeure clairsemé. Face à ces disparités, le futur acheteur doit évaluer honnêtement son usage et s’informer via une analyse détaillée de la baisse des prix des modèles électrifiés.
Conseils pratiques pour acheter ou vendre sereinement en 2025 : négocier, sécuriser, optimiser
Avec un marché plus calme, la négociation reprend ses droits. Avant de signer, mieux vaut suivre une méthode structurée : inspection minutieuse, essai routier, consultation des carnets d’entretien, et, si possible, diagnostic électronique. Les mécaniciens constatent que 40 % des litiges concernent un problème de fiabilité mal anticipé, souvent sur des moteurs downsizés. Passons en revue les points de vigilance pour un achat sans mauvaise surprise.
Check-list en cinq étapes
- 📝 Dossier d’entretien complet : vérifier les factures, surtout sur Opel Astra, Ford Focus et Audi A3.
- 🔑 Double des clés : coût de remplacement cher, surtout sur Mercedes-Benz CLA et BMW Série 2.
- 🌡️ Température moteur au ralenti : détecter les encrassements sur certains blocs diesel Renault et Volkswagen.
- 💻 Rapport OBD : identifier un kilométrage falsifié.
- 🏷️ Historique administratif : certificat de situation, fiche de non-gage.
| Point de contrôle | Coût moyen | Temps estimé | Risque si ignoré |
|---|---|---|---|
| Vidange + filtres | 180 € | 1 h | 🔧 Usure prématurée |
| Jeu de disques/plaquettes | 350 € | 2 h | ⚠️ Freinage inefficace |
| Courroie distribution | 650 € | 6 h | 💥 Casse moteur |
| Batterie 12 V | 140 € | 0,3 h | ⛔️ Démarrage impossible |
Du côté vendeur, la transparence paie. Un historique clair et un véhicule propre se revendent en moyenne huit jours plus vite. Les plateformes d’échange régionales, telles que le service d’échanges en Sarthe, mettent en relation particuliers et professionnels, sécurisant la transaction. Pour affiner le prix, les comparateurs reprennent les données issues de la mutation historique du marché, gage d’une estimation réaliste.
Enfin, n’oubliez pas les scénarios de revente à moyen terme. Un malus écologique porté à 100 000 € en 2026 sur les moteurs les plus émetteurs – hypothèse étudiée par certains analystes, voir cette projection – pourrait réduire la valeur résiduelle de certaines grosses cylindrées essence. Mieux vaut anticiper.
Comment vérifier la fiabilité d’un moteur downsizé ?
Consultez les bulletins techniques du constructeur, l’historique d’entretien et faites réaliser un diagnostic OBD : les petits blocs turbo révèlent rapidement des surpressions ou un encrassement des injecteurs.
Faut-il privilégier un concessionnaire ou un particulier ?
Le concessionnaire facture plus cher, mais offre une garantie légale de 12 mois minimum. Un particulier propose souvent un prix inférieur, à condition de contrôler soigneusement le véhicule avant l’achat.
Les ZFE rendent-elles une voiture diesel invendable ?
Non, mais elles limitent son utilisation dans les grandes métropoles. Pour les trajets longue distance ou en zone rurale, la demande reste soutenue, ce qui maintient une valeur résiduelle correcte.
Quelle est la meilleure période pour acheter une voiture d’occasion ?
Les fins de trimestre, lorsque les vendeurs professionnels doivent boucler leurs objectifs, offrent souvent les remises les plus intéressantes. En hiver, la demande étant plus faible, les négociations sont également facilitées.
Le kilométrage est-il toujours le critère numéro 1 ?
Il reste important, mais l’entretien prime désormais. Un véhicule de 120 000 km suivi rigoureusement peut se révéler plus fiable qu’un modèle peu roulé mais négligé.
Source: www.info-chalon.com


